Le chant en chorale, un «sport collectif» bénéfique pour tous
Par Louis Heidsieck
Après l’annonce du gouvernement sur la promotion des chorales dans les écoles et collèges, les professionnels du milieu se réjouissent et vantent une discipline en tout point enrichissante.
«La pratique de la musique peut entraîner de profondes modifications psychologiques et neurophysiologiques.» C’est ce qu’explique Emmanuel Bigand, professeur à l’Institut de France et spécialiste des liens entre le cerveau et la musique, dans le dernier numéro de la Revue internationale d’éducation consacré, en septembre, à la musique.
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Pour Claude Desfray, le président de la Fédération nationale des chorales scolaires, la pratique du chant en chœur est surtout un atout majeur dans l’apprentissage de la communication. «La maîtrise de la langue passe par la maîtrise de la voix», assure-t-il. Ce professeur agrégé de musique chapeaute un réseau de 23 associations dédiées, partout en France. Et selon lui, le chant a d’autres attributs que celui de procurer un frisson: «Un élève qui a une pratique vocale chantée développe des compétences pour le parler. Dans un entretien frontal ou dans une communication collective, il saura maîtriser ses postures, son trac, ses émotions.»
Une maîtrise de soi qui passe par un apprentissage rythmé dès l’école primaire. Roland Hobbs, 27 ans, se souvient des exercices «allongés sur le dos pour apprendre à respirer par le ventre» à la maîtrise de la cathédrale Notre-Dame de Reims. Le jeune homme définit aujourd’hui le chant choral comme «un sport collectif» dont l’atout pédagogique majeur reste la sociabilisation et l’apprentissage du collectif. «La chorale, c’est l’idée qu’ensemble, on y arrive mieux que seul», confirme Vincent Bruggeman, le directeur délégué des Petits Chanteurs à la croix de bois. Tous vantent en harmonie les bienfaits de cette pratique séculaire. Les premières maîtrises, comme celles de Paris ou de Reims, datent de la construction, au XIIIe siècle, des cathédrales dont elles étaient attenantes.
«Personne ne chante faux dès la naissance.»Vincent Bruggeman, directeur délégué des Petits Chanteurs à la croix de bois
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