Pour l’expérimentation, il est nécessaire d’éliminer la réverbération des sons, comme dans cette chambre anéchoïque de l’université du Colorado.

Pour l’expérimentation, il est nécessaire d’éliminer la réverbération des sons, comme dans cette chambre anéchoïque de l’université du Colorado. / A.BROWN

Extrait de l’article de Nathaniel Herzberg

Vous avez sans doute déjà fait l’expérience : fermez un œil et tentez d’allumer une cigarette. Si tout se passe bien, vous échouerez lamentablement ; dans le pire des cas, vous vous brûlerez le nez. La raison en est assez simple : pour bien apprécier les distances, nous avons besoin de nos deux yeux. En pointant un même objet, ils permettent à notre cerveau d’évaluer la distance.

Rien de similaire avec les oreilles. Si les chats, les chevaux, les cerfs… et les ratons laveurs peuvent bouger leurs organes auditifs, nous autres ­humains en sommes incapables. Pas question, donc, de viser une source sonore.

Comment, dès lors, déterminer la distance d’émission d’un son ? Une équipe allemande vient de répondre à la question dans les Proceedings de l’Académie des sciences américaine(PNAS). Au terme d’une étude minutieuse, elle a montré qu’il nous suffit de bouger notre corps et plus particulièrement notre tête pour y parvenir.

Ainsi énoncée, l’affirmation peut sembler sinon évidente, du moins assez intuitive. Puisque les oreilles ne peuvent pas se déplacer seules, aidons-les. La replacer dans son contexte en donne pourtant une tout autre portée. Depuis les premiers travaux de John William Strutt (1842-1919), alias Lord Rayleigh, les spécialistes de l’audition ont tenté de mettre en évidence les indices binauraux, autrement dit ces informations que nous pouvons percevoir indépendamment de la ­nature du son. Par exemple, nous pouvons dire qu’un son vient de notre gauche parce qu’il parvient à notre oreille gauche avant d’atteindre notre oreille droite, et avec un volume plus fort.

« Nous avons de bons indices binauraux pour la latéralité, mais beaucoup moins… En savoir +

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